Edouard
Manet

Edouard Manet, Les Petits Cavaliers, eau-forte

P. 248x390mm., F. 410x580mm.

Les Petits Cavaliers

Moreau-Nélaton 5, Guérin 8, Harris 5, Fisher 6, Wilson-Bareau 23

eau-forte, pointe sèche, roulette, et aquatinte, 1861-62, sur chine appliqué grisâtre sur vélin fort crème, le 3ème état* (sur 5), une très belle épreuve, riche mais bien essuyée, avec barbes sur les touches de pointe sèche (notamment sur l'épaule du cavalier central), avec de grandes marges, une légère insolation en haut, et un faible pli de manipulation dans la marge supérieure, loin de l'image, empoussiérage et traces de charnières d'un ancien montage au verso, autrement en très bonne condition

Provenance: la collection Henri M. Petiet (cette épreuve citée par Guérin), avec le timbre HMP au verso (non cité dans Lugt)

Copiée d'après un tableau, la Réunion de Treize Personnages au Louvre, alors attibué à Velasquez, cette estampe est la plus accomplie des premières eaux-fortes de Manet : c'est bien connu que Manet y était fort attaché, l'exposant (e.g. au Salon des Refusés en 1863, avec Philippe IV et Lola de Valence) et la publiant souvent, et plus tard la considérait comme sa plus belle ; la plupart des critiques (Florisoone, Sandblad, Harris, Wilson-Bareau) ont insisté sur son rôle clé dans la carrière de Manet.

L'épreuve présentée ici, une épreuve ancienne tirée du vivant de l'artiste (le chine** rendant les détails les plus délicats, surtout dans les zones d'aquatinte et les touches de pointe sèche), avant la première édition (Cadart & Chevalier, 1862) qui fut tirée sur un vergé de Hollande avec de plus petites marges, révèle pleinement la complexité magistrale de la technique graphique de Manet.


* Cette estampe fut réalisée en deux étapes différentes, ayant subi un accident (à la jambe du cavalier au milieu) qui s'est produit vraisemblablement en 1867. Le 3ème état est donc limité à la première édition et les épreuves antérieures, toutes les éditions plus tardives venant après les nouvaux travaux de 1867.

** Tandis que la plupart des premières estampes de Manet furent tirées en épreuves d'essai sur chine volant (voir Fisher 1985, p. 27), nous en connaissons seulement quelques unes sur chine appliqué : une épreuve du 4ème état du Guitarero dans la collection Doucet, et une épreuve du 5ème état de Philip IV, avant l'adresse de Cadart (voir le catalogue de l'exposition d'Ingleheim, par Wilson-Bareau, 1977).