André Derain |
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Provenance: la collection de Maurice Gobin, avec le grand timbre MG en bleu au recto (Lugt 1124b)***
Dès 1907-8, dans sa peinture, Derain renonça à la couleur vibrante en faveur de forme structurée, en même temps que ses estampes abandonnèrent l'épais contour fauve pour de riches plages facettées de ton en tailles et contre-tailles, construisant figure et fond comme s'il sculptait directement dans la planche.
La parallèle avec les Demoiselles d'Avignon de Picasso est claire, puisque les deux hommes avaient déjà travaillé ensemble, et en fait à cette époque se rivalisaient.
Ici, c'est interessant de pouvoir comparer les deux états, celui-ci étant particulièrement bien fini. La présente épreuve est fort probablement de la seule édition de 1913, réalisée par Kahnweiler, et tirée à 35 épreuves, une édition qui cependant n'a pas été systematiquement signée ou numérotée (voir ci-dessous).
* La datation de cette gravure vient d'Eva Gilbert (voir sa thèse non-publiée de 1985) sur la base de critères stylistiques, et elle est aussi acceptée par E. Pernoud.
** Ces états ne sont pas développés dans les catalogues qui nous sont connus ; il n'y a pas d'épreuves de cette estampe à la Bibliothèque Nationale et Gilbert ne recense que 7 épreuves dans des collections publiques, toutes de l'état définitif, dont seulement quelques-unes sont signées, et une seule numérotée (le 1/35).
*** Maurice Gobin fut un éminent marchand et connaisseur d'estampes, avec un magasin sur la rue Laffitte jusqu'au début des années 1950. Dans ce contexte il faut noter que les estampes portant son timbre proviennent de sa collection privée, et non pas de son commerce. En plus il faudrait rajouter que l'épreuve présente est vraisemblablement celle qui figurait dans l'exposition de l'oeuvre graphique d'André Derain à la Bibliothèque Nationale en 1955, car sa provenance de la collection de Maurice Gobin est citée par Gilbert.