Delacroix |
P. 96x148mm., S. 180x270mm. |
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Provenance: une collection parisienne privée
Delacroix vouait une grande attention à rendre les formes animales (cf. Sérullaz et al., Dessins d'Eugène Delacroix, 1984) et ses efforts précoces en gravure révèlent un ferme engagement à la résolution des problèmes techniques dans le traitement graphique des valeurs de ton et de ligne. Cette planche représente son premier essai de traduire la figure féline en ce medium.
Tandis que les quatre états initiaux sont très esquissés, plutôt des exercices à la recherche des effets texturaux que des oeuvres achevées, cet état définitif figure parmi ses réalisations les plus accomplies dans ce sens.
Il faut noter que cette estampe n'a jamais été éditionnée du vivant de Delacroix. Selon Delteil, Laurent Dumont avait acquis la planche d'Eugène Piot en juin 1890, et la plupart des épreuves que nous avons examinées, y compris celle de la collection Moreau-Nelaton (Bibliothèque Nationale, Paris) sur un vergé ancien bleu-vert, sont ostensiblement de cette édition (une quarantaine d'épreuves), et sont nettement moins fines. L'importance de l'épreuve présentée ici, bien que posthume, est donc à signaler.
* Delteil identifie six états, bien que François Fossier en note sept, sans les définir explicitement; voir le catalogue de l'exposition De Corot aux Impressionnistes, donations Moreau-Nélaton, Bibliothèque Nationale, 1991