Jean-François
Millet

Jean-François Millet, La Bouillie, eau-forte

La Bouillie

Delteil 17, Melot 17

eau-forte et pointe sèche, 1861, sur chine beige appliqué sur vélin fort blanc, une très belle épreuve du 3ème état (sur 5), avec la signature gravée mais avant la lettre, (et ainsi avant la première édition publiée dans la Gazette des Beaux-Arts, septembre 1861), avec de bonnes marges, très léger jaunissement général, rousseurs éparses au verso, la plupart dans les marges, autrement en belle condition

P. 213x158mm., f. 293x230mm.

Philippe Burty, qui commanda cette eau-forte pour son article sur les estampes de Millet à paraître dans la Gazette des Beaux-Arts, nous raconte en détail sa création avec l'assistance technique de Bracquemond (cité par Delteil):

"Le cuivre était franchement attaqué. Il a bien mordu la première fois. On a recouvert le fond et l'on a fait mordre de nouveau. Enfin, Millet a tenu à poser lui-même deux touches d'acide pur sur la tête de la femme et de son enfant. Aussitôt que le pinceau avait touché, Bracquemond jetait vite des gouttes d'eau. Nous sommes allés chez Delâtre. Un ouvrier nous a tiré des épreuves. À la troisième, Millet a bouché à la pointe-sèche un grand clair sur le cou de la femme, mis quelques traits sur l'ombre du bonnet, quelque points dans le poignet qui soutient l'enfant. Nous avons fait tirer en tout 19, dont deux retouchées. Braquemond va y ajouter la signature."

Bien qu'il ne mentionne pas le nombre d'épreuves tirées après l'addition de la signature (i.e., le 3ème état, comme l'épreuve présentée ici), elles peuvent être considérées comme plutôt rares : sur les cinq dernières années, à notre connaissance, seulement une épreuve semblable est passée en vente publique (voir Sotheby's New York, 15 mai 1997, #507) .

On pourrait ajouter que la netteté de la présente épreuve, notamment dans l'impression des traits fins dans les retouches sur le cou qui s'effondrent dans l'édition, tendrait à indiquer que très peu d'exemplaires furent tirés.